Zoom sur le cheerleading, un sport tout droit importé des États-Unis

Les 27 et 28 mai, le Vendéspace recevra près de 1000 athlètes à l’occasion de la finale du Championnat de France de cheerleading. Avant ce grand événement, apprenez-en plus sur cette discipline avec le club de cheerleading de La Roche-sur-Yon VCA Alive et sa fondatrice Manon Cornec, 25 ans. 

Quel est votre parcours dans le cheerleading ? 

Manon Cornec : Depuis toute petite, je suis fascinée par ce sport et la culture qui y est associée. J’ai regardé beaucoup de films américains qui m’ont donné envie d’essayer. En 2015, j’ai décidé d’intégrer la section cheerleading du club de football américain de Saint-Christophe-du-Ligneron. Étant passionnée et très impliquée, j’ai rapidement été désignée responsable de la section, mais malheureusement le club a dû fermer en 2017. Mes deux ans là-bas m’ont permis de tester et d’approuver à fond le cheerleading et je n’ai pas voulu abandonner ce sport. J’ai donc directement décidé de monter mon propre club, le VCA Alive. Je voulais vraiment ouvrir un club à part entière, qui n’était pas rattaché à une équipe. L’objectif était de participer à des compétitions, nous sommes ce que l’on appelle un « club all star » et non un « club high school », destiné uniquement à l’animation d’événements sportifs. 

Comment s’organise le VCA Alive ? 

Manon Cornec : Nous sommes une trentaine d’adhérents et nous nous entraînons à La Roche-sur-Yon. Je m’occupe de coacher les trois équipes : l’équipe Pulsation pour les 7-11 ans, l’équipe Vertige pour les 11-15 ans et l’équipe Adrenaline pour les 15 ans et plus. Cette dernière compte deux garçons parmi ses rangs, nous appelons ça un « coed ». C’est vraiment intéressant de pouvoir allier la force masculine à la technique féminine. 

D’ailleurs, le cheerleading était un sport exclusivement masculin à la base n’est-ce pas ? 

Manon Cornec : Tout à fait, le cheerleading est né aux États-Unis, dans le Minnesota, en 1898 et était, au début, réservé aux hommes. Les femmes ont commencé à pratiquer ce sport 40 ans après, ce qui a permis d’équilibrer le rapport poids/puissance des équipes et de commencer à mettre en place des chorégraphies, appelées « routines ». Ensuite, le sport se répand de plus en plus et des compétitions nationales sont organisées. Le cheerleading est ensuite arrivé en France dans les années 2000. 

Comment pourriez-vous décrire le cheerleading aujourd’hui ? 

Manon Cornec : Ce sport allie à la fois de la gymnastique, de l’acrosport, des arts du cirque et aussi de la danse. Je dis aussi que ça ressemble à de l’haltérophilie humaine puisqu’on utilise des techniques et des postures très similaires, c’est juste qu’au lieu de soulever des barres, nous soulevons des humains. Et surtout, il ne faut pas confondre le cheerleading avec les pom-pom girls, ce sont deux disciplines bien différentes. 

Quelles sont les qualités d’un bon cheerleader ? 

Manon Cornec : Avant tout, c’est d’avoir un esprit d’équipe. Nous travaillons tout le temps en équipe et nous ne pouvons pas réussir sans avancer tous ensemble. Ensuite, la souplesse, la force, la synchronicité ou encore la coordination sont des atouts, mais toute qualité se travaille et se développe donc c’est vraiment un sport ouvert à tous ! 

De quoi est composée une routine de cheerleading ? 

Manon Cornec : En compétition, nous devons présenter une routine de deux à trois minutes qui comprend des éléments obligatoires : des « stunts », des pyramides, du « tumbling », des sauts et une partie chorégraphiée, 

appelée « motions ». Les stunts sont des portés réalisés par un petit groupe de cinq athlètes au maximum. Les pyramides connectent plusieurs stunts ensemble (voir photo ci-dessous). Et le tumbling est comparable à de la gymnastique au sol. Tous ces éléments s’enchaînent sur une musique intense et rythmée. 

Existe-t-il des postes spécifiques en cheerleading ? 

Manon Cornec : Dans un stunt, chaque membre du groupe à un rôle. Le « fly » est envoyé en l’air pour réaliser des figues en hauteur. En bas, deux « bases » portent, envoient et rattrapent le fly. Enfin, le « back » et le « front » sécurisent et stabilisent le stunt (voir photo ci-contre). Chaque poste a ses spécificités et nécessitent telles ou telles compétences. 

Justement, qu'en est-il de la sécurité en cheerleading ? C’est un aspect important ? 

Manon Cornec : Oui vraiment car un accident est vite arrivé. Les bases de sécurité sont les premières choses que l’on enseigne à nos élèves. Ils savent qu’il faut toujours fixer le fly pour pouvoir intervenir en cas de chute. Nous leur apprenons aussi à bien communiquer en cas de problème. 

Il existe toute une culture autour du cheerleading, est-ce que vous la mettez en avant au sein de votre club ? 

Manon Cornec : Le cheerleading est un avant tout un sport culturel donc forcément nous expliquons aux élèves d’où ça vient, quelles sont les traditions liées à cette discipline… Nous n'avons pas seulement importé le sport, mais aussi tout ce qui va avec. Comme vous pouvez le remarquer, nous utilisons les termes officiels et nous comptons même en anglais. Tout ça fait partie du « cheer spirit », c’est un réel état d’esprit qui anime toutes les équipes de cheerleading. Nous partageons tous la même passion et aimons nous rencontrer autour de ce sport. Même en compétition, il n’y a pas d’animosité entre les équipes. 

Pour finir, quel est votre prochain rendez-vous en compétition ? 

Manon Cornec : L’équipe Adrenaline participe à un Open à Lyon le 20 mai. Et bien sûr nous serons là le week-end suivant au Vendéspace pour la finale du Championnat de France. Nous espérons que le public sera nombreux pour découvrir notre sport. 

Le lexique du cheerleading 

Club all star : club de cheerleading en compétition
Club high school : club de cheerleading d’animation
Coed : équipe comptant au moins un garçon
All girl : équipe exclusivement féminine
Routine : enchaînement de mouvements
Stunts : portés réalisés par un groupe de cinq athlètes au maximum
Tumbling : figures comparables à de la gymnastique au sol
Motions : mouvements de danse
Fly : membre du stunt qui est envoyé en l’air
Bases : membres du stunt qui portent le fly
Back : membre du stunt qui sécurise l’arrière de la figure
Front : membre du stunt qui sécurise l’avant de la figure
Cheer spirit : état d’esprit du cheerleading