La Vendée, cœur vivant de l'héritage de Clemenceau 95 ans après sa mort
Né le 28 septembre 1841 à Mouilleron-en-Pareds (aujourd'hui Mouilleron-Saint-Germain), Georges Clemenceau a marqué de son empreinte l'Histoire.
Engagé en politique, Clemenceau sera Président du Conseil municipal de Paris, Député ou encore Sénateur. De 1906 à 1909, il devient pour la première fois président du Conseil des ministres.
Les brigades du Tigre
Parallèlement Ministre de l'intérieur, c'est à cette période qu'il crée les brigades régionales de police mobile, entrées dans le langage courant sous le nom de brigades du Tigre.
D'où le surnom que le Vendéen gardera : Le Tigre.
Les brigades du Tigre sont l'ancêtre de la police judiciaire. Le logo actuel de la Direction nationale de la Police judiciaire représente le profil d’un tigre et celui de Clemenceau, preuve de l'héritage national que Georges Clemenceau à laissé derrière lui.
L'architecte de la victoire de 1918
En 1917, à l'âge de 76 ans et en pleine guerre mondiale, Georges Clemenceau devient à nouveau président du Conseil. Également ministre de la Guerre, il est l'artisan de l’union des armées alliées, et impressionne par son caractère et sa combativité.
Alors que la Première Guerre mondiale dure depuis près de 3 ans et que le moral est au plus bas, son implication, notamment dans le redressement de 1918 qui conduit à la victoire, lui vaudra un second surnom. Georges Clemenceau n'est plus seulement le « Tigre », il devient le « Père la Victoire » !
Après la guerre, le Mouilleronnais revient en Vendée et s'installe à Saint-Vincent-sur-Jard, où il entame une retraite faite d'écriture et de voyages.
Clemenceau et la Vendée
En Vendée, l'héritage de Clemenceau est partout. Nom de rues, de places, de boulevards, de collèges, de bars et restaurants...
Son patrimoine est devenu une véritable figure culturelle : maisons, musées et monuments lui sont dédiés un peu partout sur le territoire. Tous témoignent de l'importance qu'il accordait à sa terre natale et de son engagement politique.
L'héritage du Tigre en Vendée
Situé à Mouilleron-Saint-Germain, le Musée national Clemenceau-De Lattre est composé des maisons natales de deux grands hommes qui ont vu le jour dans cette commune vendéenne : Clemenceau et Jean de Lattre de Tassigny.
Ce musée historique, biographique et citoyen permet de parcourir la vie et l'œuvre de Clemenceau grâce à 200 objets et 30 multimédias. Clemenceau vécut jusqu'à ses trois ans dans cette maison et y revenait pour chaque grande vacance. Jusqu'à la fin de sa vie, il s'y arrête régulièrement lors de ses passages en Vendée.
Découvrir le musée national Clemenceau-De Lattre
Située à Saint-Vincent-sur-Jard, cette maison de pêcheur située sur la plage, au lieu-dit Bélébat, qu’il surnomme "la bicoque" verra Clemenceau s'y installer durant les dernières années de sa vie. C'est ici qu'il reprend la plume pour écrire ses dernières œuvres.
Labellisée « Maison des illustres », cette maison et ses jardins permettent de se plonger dans l'univers de Clemenceau au cœur de ce lieu de villégiature où il trouvait l'inspiration.
Découvrir la maison et jardins de Georges Clemenceau
Mort à 88 ans le 24 novembre 1929, Georges Clemenceau est enterré aux côtés de son père au lieu-dit Le Colombier situé sur la commune de Mouchamps. Une sépulture simple et isolée, au pied d'un cèdre de l'Atlas, sur laquelle ne repose ni dalle ni inscription. Seule une stèle représentant Minerve victorieuse et veillant sur la Paix (taillée par son ami sculpteur François Sicard) la surplombe.
Cette sculpture en pierre, érigée au cœur de la commune de Sainte-Hermine, rend hommage à Georges Clemenceau entouré de poilus. Ce mémorial a été inauguré le 2 octobre 1921 par Clemenceau lui-même. Il avait accepté de présider l'inauguration de son monument, mais à la condition que ce soit une cérémonie amicale, démocratique et sans protocole ; donc pas de politique, ni d'uniformes militaires ou officiels. Ce jour-là, une foule de 10 000 personnes assiste à l'inauguration, dans une atmosphère que Clemenceau qualifiera plus tard dans ses écrits « de kermesse villageoise ».
Découvrez toute l'histoire de ce monument dans le dossier intitulé L'hommage des Vendéens à l'un des leurs : le monument Clemenceau à Sainte-Hermine , sur le site des Archives Départementales de la Vendée.
Pour aller plus loin
Des dizaines d'ouvrages biographiques sont consacrés à la vie de Georges Clemenceau.
Découvrez par exemple Clemenceau sous un nouveau jour, avec le livre Un visage de Clemenceau, publié par le Centre vendéen de recherches historiques (CVRH) en 2021.
Basé sur le travail du journaliste et photo-reporter Jean Clair-Guyot, ce livre « dévoile une facette de l'homme d'État vendéen que l'on ne connaissait pas », expliquent ses deux auteurs, Christophe Lamb et Lise Lentignac. Jean Clair-Guyot (1880- 1956), journaliste à L'Écho de Paris et à L'Illustration, a bien connu Clemenceau qu'il a approché dans ses fonctions officielles, mais aussi dans des moments plus intimes.
Alors que le Tigre a toujours été réfractaire à la photographie, Jean Clair-Guyot avait réussi à le dompter et une forme de complicité s'était installée entre les deux hommes.
Le saviez-vous ?
En Vendée, ce sont 103 rues, impasses, places ou autres infrastructures qui portent le nom de Georges Clemenceau.