
Le Vendéen Jean de Lattre de Tassigny, une figure de la Libération

Il est 22 h 43, et en ce 8 mai 1945, l’armée allemande, avec en premier lieu l’officier général Keitel, s’apprête à signer l’acte de capitulation qui mettra fin à la Seconde Guerre mondiale en Europe. Parmi les figures des différentes puissances alliées présentes à Berlin en ce mois de juin, on retrouve de grands noms de ce conflit comme Eisenhower pour les États-Unis, Joukov pour l’URSS ou encore l’Anglais Montgomery. Et, pour représenter la France lors de ce moment historique : le Vendéen Jean de Lattre de Tassigny.
Dans la salle d’école où eut lieu cette signature, seuls trois drapeaux sont présents (URSS, Royaume-Uni et États-Unis). Jean de Lattre de Tassigny exige que la France soit présente aux côtés de ses alliés. Un drapeau est alors confectionné à la hâte par les Soviétiques « avec une pièce d’étoffe rouge empruntée à un ex-pavillon hitlérien, une toile blanche et un morceau de serge bleue découpé dans une combinaison de mécanicien… », souligne Jean de Lattre de Tassigny dans son livre Histoire de la première Armée française.

Un militaire vendéen
Comme un autre personnage illustre de la première moitié du XXe siècle, Georges Clemenceau, Jean de Lattre de Tassigny voit le jour à Mouilleron-en-Pareds (aujourd’hui Mouilleron-Saint-Germain) le 2 février 1889. Durant la Première Guerre mondiale, il combat sur différents fronts, notamment à Verdun et au Chemin des Dames. Ce conflit lui vaut de multiples blessures, mais aussi de nombreuses décorations, à commencer par la Légion d’honneur. Durant l’entre-deux-guerres, il participe notamment à la guerre du Rif, au Maroc.
Héros de la Libération
Plus jeune général de France lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il s’illustre en résistant à l’offensive allemande dans les Ardennes et sur la Loire. Arrêté et condamné à dix ans de prison pour avoir désobéi au régime de Vichy en ordonnant à ses troupes de s’opposer à l’occupant lors de l’invasion de la zone libre par les Allemands, de Lattre de Tassigny parvient à s’évader et à rejoindre l’Afrique du Nord. Il devient l’un des chefs de la Libération. Il débarque en Provence le 15 août 1944 et mène notamment la campagne Rhin et Danube, jusqu’à ce jour de mai 1945, synonyme de victoire.
Après la guerre, il poursuit sa carrière militaire, en particulier en Indochine, jusqu’à sa mort, le 11 janvier 1952. Lors de ses funérailles nationales, il est élevé à la dignité de maréchal de France en présence de Montgomery, Eisenhower et De Gaulle.
Pour aller plus loin
La Maison De Lattre
À Mouilleron-Saint-Germain, le Musée national Clemenceau-de Lattre est composé des maisons natales du maréchal de Lattre et de Georges Clemenceau. Il permet de découvrir l’importance du rôle de Jean de Lattre de Tassigny dans l’histoire politique et militaire française, mais aussi une maison qui a conservé ses décors, meubles et jardins du XIXe siècle.

Le saviez-vous ?
Contrairement au 11 novembre 1918, où l’on parle d’armistice, le 8 mai 1945 marque une capitulation. Celle-ci peut être définie comme un acte militaire de reddition, reconnaissant ainsi une défaite incontestable. L’armistice, quant à lui, est un acte politique mettant fin aux hostilités (même si les deux armées sont encore en état de combattre), sans constituer la fin officielle de la guerre.