Vendée Globe 2024 : icebergs, premières arrivées... les faits marquants à J+56
Le Vendée Globe n'est pas une sinécure et cette dernière semaine, qui a été marquée par plusieurs événements spectaculaires, l'a une nouvelle fois prouvé.
Depuis l'abandon de Yannick Bestaven en début de semaine dernière (même si le vainqueur de la précédente édition est reparti ce lundi d'Ushuaïa après une escale de 7 jours pour réparer son Imoca avec son équipe, et ce malgré le fait qu'il soit désormais hors course), les skippers en tête de la flotte continuent de se battre pour grappiller quelques milles marins face à leurs concurrents directs.
Un combat de titans
Le second passage de l’Équateur a été l’un des points culminants de cette semaine décisive pour les leaders de la course.
Charlie Dalin et Yoann Richomme, respectivement en tête et en deuxième position de la flotte, ont livré une bataille sans relâche pour maintenir leur place dans ce dernier segment du parcours. Leurs manœuvres et décisions stratégiques se sont avérées cruciales pour naviguer dans cette zone de vent instable, où chaque millimètre gagné peut faire la différence.
Si Charlie Dalin a su maintenir son avance pour le moment jusqu'à l'Équateur, Yoann Richomme reste plus que jamais un adversaire redoutable, prêt à exploiter la moindre faille.
Un exemple de résilience
De son côté, Sébastien Simon continue de tenir malgré un gros handicap : la perte de son foil tribord.
A bord de son Imoca Groupe Dubreuil, il garde un rythme impressionnant même si cette avarie technique l'a empêché de se mêler à la bataille pour la victoire finale. En revanche, le skipper sablais conserve une belle troisième place. Un exploit qui démontre la résilience des marins du Vendée Globe face aux conditions extrêmes qu'ils rencontrent durant leur voyage au bout du monde.
La bataille des suivants
Derrière, les places valent très chères au sein du groupe des poursuivants.
La bataille, qui fait rage entre la 4ème et la 10ème position, continue de se dérouler sur un rythme effréné. Composé de skippers expérimentés comme Jérémie Beyou, Thomas Ruyant et Boris Herrmann, ce groupe se livre un combat tactique de haut niveau. Chaque prise de ris(que), chaque changement de voile ou de direction deviennent alors une véritable guerre de positions durant laquelle les nerfs et la réactivité des concurrents sont mises à rude épreuve.
Les premières arrivées aux Sables-d'Olonne !
Les skippers devraient terminer leur course d'ici quelques jours. Les estimations sont, à ce jour :
- Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) : entre le 14 et le 15 janvier 2025
- Yoann Richomme (Paprec Arkéa) : entre le 14 et le 15 janvier 2025
- Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) : entre le 16 et le 18 janvier 2025
- Groupe des poursuivants : entre le 21 et le 23 janvier 2025
Le Roi Jean impressionne
Jean Le Cam, le vétéran de la course avec ses 65 printemps, continue, quant à lui, d’impressionner les observateurs par sa capacité à se battre à armes égales avec les foilers.
Bien que sa position ne le place pas parmi les leaders, « le Roi Jean », 16e, est toutefois premier au classement des bateaux à dérives. Son attitude et sa ténacité restent une source d’admiration pour ses concurrents. « Le roi Jean il fait sa life, le mec se barre tranquillou pépouze », s'amusait notamment Alan Roura en milieu de semaine dernière alors qu'ils étaient encore aux coude-à-coude.
Un iceberg gros comme un paquebot
Un autre élément majeur de cette dernière semaine de course a été la rencontre entre certains skippers et un iceberg gros comme un paquebot.
Un joli spectacle, forcément impressionnant mais aussi potentiellement très dangereux pour les navigateurs. Cette situation, qui n’était plus survenue depuis 2008, a suscité de sérieuses préoccupations au sein de la flotte. « Je passe la tête dehors, et tout de suite je vois l’iceberg. Là c’est branle-bas le combat parce que je suis à 17 nœuds sous petit gennak ! Donc il faut rouler pour éviter l’iceberg », racontait justement Sébastien Marsset après avoir croisé l'énorme bloc de glace.
Une expérience inquiétante mais malheureusement nécessaire pour rappeler la dangerosité des eaux australes.
Le respect des zones de sécurité fixées par l'organisation ainsi que les précautions prises par ces marins aguerris ont en tout cas permis d'éviter le moindre drame.
Un réveillon en pleine mer
Au-delà des aspects purement compétitifs de la course, un autre moment fort a marqué cette semaine : le réveillon du Nouvel An !
Pour les skippers, le passage à l’année 2025 ne s’est pas fait en famille ni avec des amis, mais bien au milieu des océans, seuls sur leurs monocoques. Les conditions de mer ne laissaient aucune place à la fête, mais certains ont pris un instant pour partager ce moment si spécial avec leurs proches ou avec leurs fans sur les réseaux sociaux, tout en profitant un peu de la magie des fêtes de fin d'année même en pleine mer.